jeudi 7 août 2008

aller - anar - andar

Aixat moundë,

Mercredi soir 23, j’étais en « mission » de représentation de l’I.B.G. à un « diner-débat » organisé par le Conseil général pour essayer d’harmoniser les vues entre les occitanistes et le tenants du béarnais / gascon authentique et moderne, pour l’écriture des noms de communes sur les panneaux d’entrée et de sortie d’agglomération.
Sans surprise, on a pu constater que pour les occitanistes, il est exclu de transiger sur leur graphie occitane qui fera écrire Domin, Higuèra-Soja, Somolon, et autre joyeusetés, au lieu de Doumî, Higuère-Souye, Soumoulou, etc.

Je suis rentré sur Fontenay par un TGV partant de Pau à 11 h 43 (11,43, c’est la version en millimètre du calibre du Colt .45 que j’avais sur moi, en cas…). Or voilà qu’entre Angoulême et Tours « sans arrêt », le train stoppe en gare de Châtellerault : incendie le long des voies entre cette gare et Tours, d’où deux heures et demie d’attente sur le quai, car par sécurité le courant avait été coupé, et donc la climatisation. Comme le Ben Laden Team en gare du Creusot !

Et voilà que sur un banc à l’ombre, je fais la connaissance d’une Paloise, qui s’est avérée parente par alliance d’une cousine germaine de ma mère (ça remonte loin !). Et nous avons parlé du béarnais / gascon. Modeste, la dame m’a dit qu’elle était sur le point de le parler dans sa jeunesse quand son entrée au collège mit fin à ses progrès. Mais elle devait en savoir plus qu’elle ne le laissait entendre; nous avons par exemple cogité sur Anaram au patac, et comme je lui demandais ce qui manquait pour faire du bon gascon/béarnais, elle a aussitôt répondu « Qu(e) », Qu’anaram, ou mieux qu’aneram ou qu’aniram…
Voulant lui expliquer cette dernière forme en -i-, j’ai évoqué l’influence de i, du latin ‘ire’ aller, forme toujours vivante en Vallée d’Aspe (que souy ite ta Sarrance dira une Aspoise, au lieu de que souy anade…). Et de fil en aiguille comme vous l’imaginez, j’ai évoqué aller français, qui comme ana gascon emprunte aux verbes latins ‘vadere’ (je vais, que voy) et ‘ire’ (j’irai, qu’irèy). J’ai cru aussi pouvoir lui dire que ana de chez nous, comme andar espagnol, viendrait du latin ‘ambulare’; « à moins que ce soit aller français ? je ne me souviens plus bien. »
Mais comme vous me connaissez, aujourd’hui que j’ai quelques minutes pour me changer les idées d’autres travaux, j’ai ouvert mes dictionnaires.

La résulte, que l'avét hens la fique aci yunte.Atau que-n sabét autan coum you.

E ta ço dou viadyë, fîn finau, lou nostë TGV qu'éy arribat a Montparnasse a 20 ores 30, ço qui hé 8 o. 45 de viadyë, un die plêat coum cau !

Et darrère susprése, la daune que-m quitè sus ûn « Pourtat-ve plân » qui-n dits loung sus la soue « ignourance » pretenude de la loéngue parlade…

Bounes vacances e meshidat-ve toutûn : interrougacioûn escriute a la rentrade.

Plân couraumén

J.L.
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