samedi 4 octobre 2008

Feue l’illusion de la « langue occitane »

Chers amis,
De quoi sourire un peu, pour vous-mêmes et ceux que vous pourrez toucher et qui seraient intéressés par le sujet.
Amistats a touts,
J.L.


Feue l’illusion de la « langue occitane »


Les amateurs de théâtre de boulevard connaissent cette pièce de Feydeau écrite il y a juste cent ans, « Feue la mère de Madame ». Eh bien ! quelque obscur « rond-de-cuir » cher à son contemporain Courteline vient de nous jouer au Journal officiel le dernier acte de la comédie « occitane », « Feue l’illusion de la langue occitane ».

En effet, le très sérieux Journal officiel – Questions parlementaires du 5 aout a publié la réponse de Mme la Ministre de la culture à une question de M. Michel Vauzelle, Député et Président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui l’interro¬geait notamment sur la volonté du Gouvernement de reconnaitre le provençal parmi les langues régionales.

En fait, cette question posée avant le 13 mai, date de sa publication au Journal officiel, allait être vite dépassée par les évènements parlementaires, qui ont abouti à l’inscription des langues régionales dans le titre XII de la Constitution relatif aux collectivités territoriales. Dès lors, dans la logique du droit constitutionnel, ce sera très probablement la région que préside M. Vauzelle qui aura le pouvoir de décision sur la langue provençale qui s’y parle depuis plus de mille ans. Et de même dans les autres régions, voire les départements, comme celui des Pyrénées-Atlantiques pour le basque.

Comme l’a fort bien dit devant l’Assemblée nationale Mme Albanel, Ministre de la culture, la loi de l’État aura pour rôle de « permettre plutôt que contraindre, inciter et développer plutôt qu’imposer ».

Mais revenons à la réponse faite à M. Vauzelle. Comme d’ordinaire, un fonctionnaire a été chargé de la préparer; et curieusement, il semble avoir ignoré cette évolution constitutionnelle et même le fait que les politiques sont définies par le Parlement et le Gouvernement et non par les services de l’État ou autres, qui sont là pour s’y conformer. Et tandis que M. Vauzelle attendait qu’on lui expose « la volonté du Gouvernement », notre fonctionnaire a fait son petit coup d’état : « Pour ce qui concerne le domaine linguistique gallo-roman, les services de l’État n’entendent pas remettre en cause la nomenclature traditionnelle, en usage dans l’administration depuis la loi Deixonne de 1951 : l’occitan est une langue avec différentes variétés dialectales, dont le provençal. »

Puis, à la faveur peut-être des déplacements ou congés de responsables qui auraient pu mettre le holà, cette étrange réponse a fini par être publiée au Journal officiel.

Du fait de cette publication, elle est censée exprimer la volonté du ministre. Mais ici, c’est d’autant moins vrai que le rédacteur a bien dit que c’était celle des « services de l’État », tandis que devant l’Assemblée nationale, Mme Albanel avait mentionné par trois fois les « langueS d’oc » au pluriel et apparemment limité le terme d’« occitan » à la langue de sa ville de Toulouse, donc au languedocien.

Voilà donc un fonctionnaire qui semble tellement acquis aux idées occitanistes qu’il en contredit sa ministre; mais il n’a pas su contrôler son élan, car il poursuit par cette phrase qui va ruiner ce qui précède : « Chaque variété est l’expression pleine et entière de la langue, qui n’existe qu’à travers ses composantes. » Car en bonne logique, cela s’analyse en deux propositions : l’occitan n’existe pas, seules existent ses composantes.

C’est très exactement ce que soutiennent les partisans de la pluralité des langueS d’oc, la prétention à l’unité, y compris chez Mistral, n’étant que le moyen de s’acheminer vers le nivellement général au profit du provençal rhodanien pour Mistral, ou du languedocien normalisé, dit « occitan », pour Alibert and his boys.« occitan » n’est donc que l’étiquette commune, savante et récente — à peine un siècle — d’un groupe de langues, comme scandinave, germanique, ibéro-roman ou gallo-roman !

Or c’est exactement ce qu’écrivait il y a 30 ans le grand occitaniste que fut René Nelli (1906-1982) : « Personne n’écrit en occitan, mais en provençal, en languedocien, en gascon… Les circulaires ministérielles ont donc raison de parler de l’enseignement des “langues d’oc” et non pas de l’occitan. Reconnaître que chacune des langues est occitane ne change rien au fond du problème. Ce n’est pas parce que le Provençal, l’Espagnol et l’Italien sont trois langues « néo-romanes » que le Néo-roman existe. Le provençal est de l’occitan, mais l’occitan n’est pas le provençal ! » (Mais enfin qu’est-ce que l’Occitanie ?, 1978, p. 31).

Mais on ne fonde pas un peuple et un état sur un concept de groupement linguistique. Qu’il suffise de rappeler comment les Catalans refusent d’être assimilé aux Castillans ou même aux « Occitans » !

Bravo donc, M. le Fonctionnaire inconnu, vous avez publié au Journal officiel l’acte de décès du mythe mistralien puis occitaniste de la langue unique du Midi, et avec elle du prétendu « peuple occitan » qui aurait fondé une « Occitanie » libre et indépendante. Comme vous en auriez peut-être été le Ministre de la culture ou de l’éducation, nous saluons votre abnégation.

Mme Albanel devrait vous proposer pour la Légion d’honneur.

22 septembre 2008

vendredi 3 octobre 2008

1 - Logique occitaniste 2 - Volem rien foutre al pais

Chers amis,
Aujourd'hui, c'est un article : « LangueS d’oc et occitan : la logique occitaniste à l’épreuve».
Plus un "Volem rien foutre al pais" trouvé par hasard sur internet, à touts fins utiles.
Amistats a touts
J.L.


Écrit le 23 septembre 2008,
publié dans Me dison Prouvènço, n° 22, Octobre-novembre 2008, p. 12

LangueS d’oc et occitan :
la logique occitaniste à l’épreuve

M. David Grosclaude, président de l’Institut d’Etudes Occitanes (I.E.O.), est comme on le sait le fils du défunt Michel Grosclaude, professeur certifié de philoso­phie et donc de logique.


Aussi eut-il le loisir d’en donner à son tour une leçon à ces sous-doués de Provençaux qui n’ont pas compris que « la langue de Provence, c’est de l’occitan que l’on appelle aussi du provençal ».


C’était en novembre 2005, sur France Bleue Vaucluse, dans le cadre d’un reportage de Jean-Pierre Belmon sur la manifestation que l’I.E.O. avait organisée à Carcassonne le mois précédent.


Voici ses aimables propos :


« Quelqu’un qui me dit “Tiens, regarde ça c’est un moineau”, je lui dis “oui, c’est un moineau mais c’est un oiseau”; je lui dis qu’il n’est pas capable de comprendre les ensembles et les sous-ensembles mais que c’est bien dommage parce que ça s’apprend au CM2, mais c’est bien comme ça ! il y a une très belle définition qui a été trouvée, dans sa grande sagesse, par le Parlement de Catalogne à propos de l’occitan du Val d’Aran et dans le nouveau statut de Catalogne et c’est écrit comme ceci : “La langue officielle du Val d’Aran est la langue occitane, appelée ici parfois l’aranais.” Alors la langue de Provence, c’est de l’occitan que l’on appelle aussi du provençal. Mais je n’y peux rien, c’est comme ça ! Si les gens ne veulent pas entendre ça, c’est qu’ils ne veulent rien entendre et quand on est sourd l’on devient très vite muet. Et ça, c’est le problème de ces gens là. »


Son illustre père avait lui aussi abordé ce problème de logique il y a près de trente ans : « “langue occitane” ou “occitan” n’est que l’appellation commune (le concept général) qui regroupe ces variétés [locales]. Exactement comme le mot “fleur” est l’appellation de la rose, de la marguerite ou du camélia… Mais pas plus que la fleur n’existe en soi et en dehors des roses, violettes ou camélias, pas plus l’Occitan n’existe en soi et en dehors de ses variétés réelles. » (« E se disèvam : “pro !” », Per noste n° 72, 5/6-79, p. 5).


On observera cependant que la comparaison est boiteuse : aucune fleur n’est une « variété » du concept de fleur; et l’auteur donnait bizarrement le nom de « langue » à une abstraction et le refusait aux « variétés réelles ».


Voulant justifier les titres de deux dictionnaires « français-occitan (Béarn) » (1984) et « français-occitan (gascon) » (2003), M. Grosclaude devait y revenir, mais en aban­donnant le nom même de « variétés » : « l’occitan parlé en Béarn est un occitan à part entière et non pas une variante plus ou moins marginale »; et pour le second, « l’occitan parlé en Gascogne etc. »; en bonne logique, ces phrases écrites en français, langue maternelle de l’auteur, supposaient qu’il y a autant d’« occitanS à part entière » — ou de langueS d’oc — que de grandes régions linguistiques...


Alors, avec son moineau qui est un oiseau, M. David Grosclaude ne fait que changer d’image : l’oiseau est un animal réel, « oiseau » est un concept. Et quand dans un restaurant du Béarn il commande une coéxe de guit (cuisse de canard), il n’est sans doute pas disposé à ce qu’on lui serve une cuisse de moineau, qui est pourtant comme l’autre une cuisse d’oiseau !


Mais à force de jouer sur les mots et de prendre les gens pour des imbéciles, on finit par se prendre les pieds dans le tapis. Pour jouer au bonneteau et tromper les gogos, il faut des doigts de prestidigitateur, et encore, ça ne marche pas toujours !


Ainsi en est-il d’un fonctionnaire du Ministère de la culture, manifestement très proche du mouvement occitaniste, quand il a rédigé la réponse officielle à une ques­tion du Député Michel Vauzelle, Président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur; celui-ci interrogeait notamment la Ministre de la culture Mme Albanel sur la volonté du Gouvernement de reconnaitre le provençal parmi les langues régionales.


Confondant de fait « la volonté du Gouvernement » et celle de ses services, il a donc écrit : « Pour ce qui concerne le domaine linguistique gallo-roman, les services de l’État n’entendent pas remettre en cause la nomenclature traditionnelle, en usage dans l’administration depuis la loi Deixonne de 1951 : l’occitan est une langue avec différentes variétés dialectales, dont le provençal. » Ce n’était rien moins que le contrepied des propos de Mme Albanel elle-même devant l’Assemblée nationale, le 7 mai, quand elle avait mentionné par trois fois les « langueS d’oc » au pluriel et apparemment limité le terme d’« occitan » à la langue de sa ville de Toulouse, donc au languedocien.


Puis, à la faveur peut-être des déplacements ou congés de responsables qui auraient pu mettre le holà, cette étrange réponse a fini par être publiée au Journal officiel du 5 aout, alors que la question était posée depuis le 13 mai.


Voilà donc un fonctionnaire qui semble tellement acquis aux idées occitanistes qu’il en contredit sa ministre; mais il poursuit par cette phrase qui va ruiner ce qui précède : « Chaque variété est l’expression pleine et entière de la langue, qui n’existe qu’à travers ses composantes. » Car en bonne logique, cela s’analyse en deux propo­sitions : l’occitan n’existe pas comme langue, seules existent ses composantes.


Au choix des mots près, c’est du pur Michel Grosclaude de 1979, mais aussi ce qu’avait écrit peu avant le grand occitaniste que fut René Nelli (1906-1982) : « Personne n’écrit en occitan, mais en provençal, en languedocien, en gascon… Les circulaires ministérielles ont donc raison de parler de l’enseignement des “langues d’oc” et non pas de l’occitan. Reconnaître que chacune des langues est occitane ne change rien au fond du problème. Ce n’est pas parce que le Provençal, l’Espagnol et l’Italien sont trois langues « néo-romanes » que le Néo-roman existe. Le provençal est de l’occitan, mais l’occitan n’est pas le provençal ! » (Mais enfin qu’est-ce que l’Occitanie ?, 1978, p. 31).


Les partisans de la pluralité des langueS d’oc ne pensent pas autrement non plus, car la prétention à l’unité, y compris chez Mistral, n’est que le moyen de s’acheminer vers le nivellement général au profit du provençal rhodanien pour Mistral, ou du languedocien normalisé, dit « occitan », pour Alibert and his boys.


« Si les gens ne veulent pas entendre ça, c’est qu’ils ne veulent rien entendre et quand on est sourd l’on devient très vite muet. » disait M. David Grosclaude à France Bleue Vaucluse; pour peu qu’il se l’applique à lui-même et à tous les occitanistes qu’il préside, nous pourrons bien vite trinquer ensemble auX langueS d’oc !


Jean Lafitte
Docteur en sciences du langage
Vice-président de l’Institut Béarn-Gascogne


Site trouvé par hasard; je n’avais jamais entendu parler du film ni de l’émission et n’ai pas le temps de m’y intéresser de près. Mais si quelqu’un veut étudier la chose…
J. Lafitte – 23/09/08
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1126

jeudi 2 octobre 2008

Dominique Blanc - 2 études traitant de l'occitanisme

Chers amis,

Récidivant, mon ami Guilhem Pépin me signale deux autres études de Dominique Blanc, très intéressantes par le regard qu'il porte sur l'occitanisme, dont la seconde (Andalousie etc.) reprend vers la fin deux pages de l'autre antérieure.

Je les mets également à votre disposition en format texte.

Mais aussi le commentaire de G. Pépin, que je partage tout à fait après lecture attentive de ces deux textes :

Intéressant personnage que ce Dominique Blanc qui est sans doute
un occitaniste déniaisé, voir:http://www.dominiqueblanc.com/index.php?id=18
Cela n'est sans doute qu'inconscient, mais il est tout de même
significatif qu'il mette l'occitanisme et son Occitanie juste avant la ligue du
Nord et sa Padanie !
et dans ce dernier:
"Que reste-t-il de ce demi-siècle etc. (vous y reporter, p.
5)
Cordialement à tous,

J.L.

mercredi 1 octobre 2008

Almanachs d'oc et surtout gascons

Chers amis,

Je pense que plus d'un d'entre vous sera intéressé par l'étude ci-jointe sur les almanachs.
Vous saurez (presque) tout sur son auteur en allant sur son site : http://www.dominiqueblanc.com/
Et vous pourrez le remercier à blanc@ehess.fr.

Une fois de plus, c'est mon ami historien Guilhem Pépin qui m'a signalé cette étude, que je mets à votre disposition en format texte.

Cordialement à tous,

J.L.
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